Dès les années 70, les producteurs de Pommes et Poires de Savoie ont été les premiers en France à mettre en place une arboriculture à la fois respectueuse des traditions et de l’environnement, réduisant au strict minimum l’usage de produits de synthèse. Cette démarche de production raisonnée leur a permis de préserver le goût et la qualité des fruits, tout en protégeant l’environnement.
Privilégier des méthodes naturelles de protection
Dans les vergers savoyards, les méthodes de protection naturelles sont toujours prioritaires. Les arboriculteurs utilisent les produits de synthèse uniquement en dernier recours, lorsque les solutions biologiques ne suffisent plus.
Pour lutter contre les maladies (champignons microscopiques, comme la tavelure et l’oïdium) ou les insectes ravageurs (carpocapse, psylle, puceron, acarien, etc.), des interventions phytosanitaires ont lieu sous la forme de pulvérisations. Les produits fongicides peuvent être naturels (comme le cuivre, le soufre, les algues, etc.) ou de synthèse. On compte en moyenne 23 passages de pulvérisateurs par an, mais ça ne signifie pas 23 traitements chimiques de synthèse. La plupart ont lieu entre avril et juin, lors de la période la plus sensible.
Les arboriculteurs procèdent également à la pose de phéromones de carpocapse. L’objectif est de saturer le verger en hormones femelles afin de désorienter les mâles. Cela réduit considérablement les accouplements et les pontes.
Utiliser des insectes prédateurs
Pour lutter contre les insectes ravageurs, nos arboriculteurs utilisent des insectes auxiliaires, qui sont inoffensifs pour les fruits et les arbres : coccinelle, syrphe, punaise, perce-oreille, etc. Naturellement présents dans les vergers, ces insectes sont respectés et protégés. C’est la raison pour laquelle nos arboriculteurs évitent d’avoir recours à des insecticides. Leur stratégie consiste au contraire à entretenir une population d’insectes diversifiée et équilibrée. C’est le principe de la lutte intégrée : l’insecte prédateur régule naturellement la présence du ravageur en le maintenant à un seuil de nuisibilité acceptable.
Réduire l’apport en eau et en engrais
Nos arboriculteurs ont fait le choix de privilégier le goût et le croquant des fruits, plutôt qu’un rendement élevé. C’est pourquoi le cahier des charges des Pommes et Poires de Savoie IGP limite le recours à l’irrigation et à la fertilisation.
L’arrosage n’est déclenché qu’en période de stress hydrique, ce qui est rare. L’usage d’engrais est également strictement réglementé. Nos arboriculteurs privilégient les fertilisants d’origine naturelle, favorisant une minéralisation lente : le bois de taille l’hiver, la tonte d’herbe entre les rangs au printemps, les fruits tombés l’été et l’automne… tout cela reste au sol et constitue des engrais verts.
Si nécessaire, nos arboriculteurs utilisent de l’azote minéral pour stimuler le développement végétatif. Toutefois cette fertilisation doit être fractionnée (50 unités d’azote/ha maximum) et interdite entre la récolte et le 1er février.
Pour renforcer la vigueur et la résistance des arbres, ils peuvent également pulvériser sur le feuillage des biostimulants (algues, oligo-éléments, etc.).
Limiter le désherbage
Pour protéger le sol, favoriser l’activité biologique et éviter l’invasion de plantes indésirables (ronces, lierre, etc.), les vergers sont enherbés entre les rangs (ce qui entraîne 2 à 3 tontes au printemps) et désherbés sous le rang autour des arbres.
Sous le rang, le désherbage chimique est possible. Toutefois, ce sont encore les solutions alternatives qui sont privilégiées : désherbage mécanique, désherbage à la vapeur, désherbage sous haute pression… Ces solutions sont efficaces mais leur rendement est faible. Aujourd’hui, des robots autonomes font leur apparition dans les vergers et sont d’une redoutable efficacité.